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Photo du rédacteurÉmilie REDONDO

EN CORPS

Dernière mise à jour : 25 sept. 2022

Année de sortie : 2022

Durée : 2h00

Genre : Comédie, Drame

Réalisé par : Cédric KLAPISCH

Casting : Marion BARBEAU, Hofesh SHECHTER, Denis PODALYDES, Muriel ROBIN, Souheila YACOUB, François CIVIL, Pio MARMAÏ, Mehdi BAKI


Synopsis : Lors d'une représentation, Élise, grande danseuse classique, se blesse. Les médecins lui annoncent qu'elle ne pourra plus danser. Refusant de renoncer à sa passion et à ses rêves, elle part se ressourcer et réparer son corps en Bretagne, où elle va trouver une autre façon de danser en se rapprochant d'une compagnie de danse contemporaine.


Bref : Une leçon de vie, ou comment ne pas renoncer à ses rêves, les faire évoluer en s'adaptant aux coups durs de la vie et aux obstacles sur notre route. Un très beau film !


Grand retour de Cédric KLAPISCH derrière la caméra dans un exercice qu’il affectionne tout particulièrement : filmer ses acteurs aux plus près.

Bien que son scénario soit d'apparence assez simple (une sportive blessée dont le diagnostic est défaitiste et qui va tout faire pour se relever), le réalisateur a su néanmoins en tirer les ressorts non seulement dramatiques, mais également comiques.

Tournant autour des thèmes positifs du refus d’abandonner, du courage de rebondir, de se soigner et de persévérer dans sa passion, c’est tout simplement des principes de vie que l’histoire nous raconte.


L’une des grandes forces du réalisateur est que, d’un point de départ plutôt simple, il nous emmène, grâce à son talent pour lier intrinsèquement son histoire et ses interprètes, dans des histoires de vie qui trouvent un écho chez chaque spectateur.

Dans ce film, il montre parfaitement le lien entre le corps et l’esprit. L’histoire d’une danseuse, une sportive, est idéale pour démontrer que le corps est le reflet de l’esprit : il en imprime les traumatismes ou arrive à s’en débarrasser quand l’esprit est apaisé. D'ailleurs, le costume principal du film n'est pas fait de textile, mais n'est autre que le corps en lui-même.


L’excellente Marion BARBEAU campe à la perfection cette héroïne blessée, passionnée de danse depuis l’enfance, qui refusera d’abandonner son rêve, tout le travail et les sacrifices consentis au fil des années, et trouvera un chemin pour vivre les "autres vies" qu’il y a dans la vie. Il faut donc perpétuellement s’adapter, se réinventer et faire évoluer ses passions. L'héroïne est suivie au plus près par la caméra du réalisateur, qui captera magnifiquement aussi bien les scènes de danse, que son parcours semé d'épreuves.


Car, Cédric KLAPISCH nous montre encore une fois que sa technique est particulièrement bien maîtrisée. Le réalisateur se lance ici le défi de filmer le mouvement. Il nous offre ici une Masterclass dans l'utilisation des différents types de cadrages, trouver le dosage parfait entre les plans serrés, les plans larges ou les plans d'ensemble. Il nous démontre ainsi que l’on ne filme pas la danse comme le mouvement classique. Toute la difficulté réside dans l'équilibre : d'une part arriver à suivre le mouvement de près sans y interférer et d'autre part ne pas perdre de vue les possibilités d’amplitude nécessaire au mouvement.


Le réalisateur relève le défi haut la main : ses images sont nettes et ses cadrages précis s'harmonisent dans un montage d'une grande fluidité. Sa technique est tellement bien dosée que le réalisateur arrive à intégrer le spectateur au mouvement tout en lui donnant une vision globale de l’action, du mouvement et de l’histoire.


L'autre grande force de Cédric KLAPISCH, est qu'il aime ses acteurs. C’est une caractéristique du réalisateur qui aime les films choraux (l'Auberge Espagnole, les Poupées Russes, le Péril jeune…). C'est donc tout naturellement que l'on retrouve une galerie de personnages hétéroclites qui traduisent les rencontres, les influences et le partage d’expériences que va vivre son héroïne.


Tous ces personnages, qui gravitent autour d'elle, viennent étoffer l'histoire principale. Ils introduisent d'autres thèmes comme celui du deuil. Que ce soit la perte d’un proche, la perte d’une capacité, d’une possibilité, le temps, les efforts passés sur un projet ou une passion et la façon d’appréhender ce deuil, chaque personnage apporte sa pierre à l'édifice. Et comme Cédric KLAPISCH est un réalisateur fidèle, c'est tout logiquement que l'on retrouve certains de ses acteurs fétiches, que sont François CIVIL et Pio MARMAÏ, qui amènent la juste dose d’humour, de dérision et de sentimentalisme, et d'autres comme Muriel ROBIN, qui intègre donc l'écurie KLAPISCH.


On s'attache très vite à la justesse de l'interprétation de chaque acteur, dans les émotions, dans les intentions et dans la vérité que recèle chaque personnage face aux épreuves qu’il rencontre. Muriel ROBIN est d'ailleurs particulièrement inspirante dans son rôle de mentor, abîmé par la vie, qui transmet une partie de sa sagesse à ces jeunes de passage, venus se reconstruire.


L'évolution de l'histoire et de chaque personnage s'accompagne de sa propre bande originale dont l’éclectisme permet également au réalisateur de capter les différents mouvements de corps et d'expression à travers ce mouvement. Celle-ci effectue aussi un grand écart. Le réalisateur a opté pour une alternance entre du classique, nécessaire aux danseurs classiques, et du hard métal, dont la vocation est de symboliser la difficulté dans la douleur, la hargne dans la chute et la colère nécessaire pour rebondir. Ce grand écart musical fait écho à celui que l'on imagine entre la danse classique et la danse moderne. Cependant, le réalisateur parvient à nous rappeler que même si chacune possède ses spécificités, elles comportent la même exigence.


Au final : Un film sur le mouvement, après que le monde se soit arrêté pendant un long moment, une histoire de renaissance du corps et de l'esprit, ça fait vraiment du bien !


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