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Photo du rédacteurÉmilie REDONDO

FLOW, LE CHAT QUI N'AVAIT PLUS PEUR DE L’EAU

Attention : à partir de 8 ans

Année de sortie : 2024

Durée : 1h27

Genre : Animation

Réalisé par : Gints ZILBALODIS

 

Synopsis : Dans un univers où toute vie humaine semble avoir disparu, un chat doit trouver un moyen d'échapper à une rapide et inéluctable montée des eaux. Il se réfugie sur un bateau, qui accueille bientôt d’autres animaux avec lesquels il va falloir composer. S’engage alors un périple dans ce nouveau monde noyé, dans lequel s’apprivoiser les uns les autres, autant que sa peur de l’eau, devient une question de survie.

 

Bref : Une vraie merveille, d’une poésie bouleversante, où toutes les émotions sont réunies. Un conte comme on en voit et comme on en fait peu ! Tellement beau !

 

Présenté dans la sélection Un certain regard au festival de CANNES de 2024, ce film d’animation a reçu de nombreux prix au festival d’ANNECY, ce qui est parfaitement mérité !

 

Spécialisé dans l’animation, Gints ZILBALODIS est un artiste aux multiples casquettes : réalisateur, producteur, monteur, directeur artistique et de la photographie. Les deux longs métrages de cet homme-orchestre, dont Flow est le deuxième, sont principalement axés sur la nature et le monde animal.

 

Le réalisateur, qui avait déjà entamé l’ébauche de ce film dans son court métrage Aqua (2012), possède déjà sa propre "pâte". Son dessin est épuré, mais son style s'inspire en droite ligne des travaux du Maître Hayao MIYAZAKI. Tout comme le Maître nippon, le réalisateur imprime un équilibre subtil entre les personnages et les décors dans lesquels ils évoluent.

 

Les paysages, qui alternent d'arrière-plan en premier plan, ont un graphisme plus précis que les personnages en eux-mêmes. Les animaux, héros de ce conte, alternent également du premier au second plan, suivant les scènes, en fonction de ce que le réalisateur veut mettre en exergue.

 

Cette valse des positions, facilitée par des mouvements de caméra très fluide et un jeu de lumière soigné, entraîne doucement le spectateur dans la découverte de l'histoire. Cette découverte se fait au même rythme que celle vécue par le personnage principal, le chat. Comme lui, le spectateur va découvrir que, ce qui semblait être la routine de n'importe quel joli matou, va être bouleversée par une rapide et inexorable montée des eaux.

 

Le rythme est d'ailleurs parfaitement accompagné par une bande originale expressive, souvent épique et lyrique, parfois intense ou mélancolique, mélangée aux bruits de la nature. Elle prend toute la place sonore dans ce film, qui ne comporte aucun dialogue. "Quoi, pas de dialogue", me direz-vous !? La réponse est : "pourquoi faire !". Le film, l'histoire et même les personnages n'en ont pas besoin. Ce serait superflu.

 

Pourtant, il y en a bien, car tout passe par les expressions, la gestuelle, les mimiques, les feulements, les aboiements et autres cris propres à chaque animal du film, dont certains sont, très probablement, issus de prises de sons réelles. Cela constitue en soi une forme de dialogue réduite à sa plus simple expression.

 

Le dessin, de ces héros peu ordinaires, est tout à fait remarquable en ce qu'il expurge les textures. Gain de temps et d'argent sur ce point technique, également par l'utilisation d'un logiciel d'animation gratuit, le réalisateur a néanmoins réussi un petit chef-d'œuvre dans le rendu de leurs expressions.

 

On pourrait presque penser qu'il s'est servi de la technique de "motion capture" sur de vrais animaux, tant le rendu de leurs expressions physiques est impressionnant. Cela donne un résultat assez surprenant, qui confère son caractère onirique au conte. Tout est tellement évident que le spectateur peut interpréter les intentions et les réactions, et pourquoi pas créer lui-même les dialogues.

 

Le spectateur pourrait se laisser tenter à l'exploration des nombreux symbolismes, et clin d'œil, contenus dans le film tout au long de l'histoire, comme la corrélation entre la montée des eaux (référence au Déluge) et l'absence de tout être humain, le monstre marin incarnation de "l'habit ne fait pas le moine", le comportement individualiste de la meute des chiens, la dénonciation du consumérisme par celui du lémurien, la défiance du chat face au calme imperturbable du capybara, la destinée de l'oiseau guide (hybride entre une grue et une huppe), le bateau des rescapés qui s'apparente à celui de Noé…

 

Pourtant, tout cela reste secondaire, tant l'épopée est captivante. L'inspiration du réalisateur, puisée dans les films d'Alfred HITCHCOCK ou de Stanley KUBRICK, fait que l'on vibre littéralement à chaque scène. On a leur cœur battant à chaque course poursuite ou à chaque chute dans l'eau. On trépigne à chaque épreuve, on est attendri par les tentatives, les échecs et les réussites de ce petit chat si attendrissant.

 

On est ému par la convivialité qui s'installe entre les rescapés. On accompagne cette petite troupe hétéroclite jusqu'au bout, en totale empathie avec eux. Ainsi, Gints ZILBALODIS a su combiner tous les ingrédients pour que le spectateur "s'immerge" dans son histoire. Il peut suivre pas à pas cette quête initiatique, en même temps que les protagonistes, vibrer avec eux et s'émouvoir du chemin parcouru.

 

À la fin de l'histoire, comme dans tout conte qui se respecte, il reste plusieurs morales accessibles à tous, aux petits comme aux grands (faire confiance à son instinct, l'union fait la force, savoir faire des choix difficiles et surmonter sa peur, etc.) que l'on emporte avec soi comme un cadeau réconfortant. Mission accomplie.

 

Au final : Un conte magnifique et bouleversant. Un film techniquement très bien réalisé qui porte une histoire aux thèmes universels et des personnages aussi attachants qu'émouvants ! Immanquable ! Sinon à rattraper d'urgence !

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